Pénétration
de l'occulte: Historique des
tatouages, risques physiologiques, psychologiques et spirituels
(Chaback.net)
NDLR: Publié dans le n°100 du magazine Schadrack, édité
par l'association "Les Compagnons de Daniel".
Histoire
du tatouage
Antiquité du tatouage
Le tatouage remonte à peu près à 2000 ans avant
Jésus-Christ. Cette pratique était familière aux
musiciennes et aux danseuses du Moyen Empire égyptien, comme
le prouvent certaines momies que l'on a retrouvées. Les Mayas,
en Amérique du Sud pré-colombienne, les Indiens d'Amérique
aussi (certaines tribus) connaissaient le tatouage. Les Grecs et les
Romains, pour leur part, en furent de grands utilisateurs: ils se servaient
des tatouages pour marquer leurs esclaves, ce qui leur permettait de
les identifier en cas de fuite. Les esclavagistes d'Afrique, d'Amérique
et de l'Orient y eurent également recours.
Universalité du
tatouage
Le tatouage a donc été utilisé pratiquement en
tous lieux et à toutes les époques, mais souvent dans
des couches sociales bien délimitées: marins, galériens,
bagnards, esclaves, prisonniers, pirates, corsaires et bourgeois, et
même nobles à certaines époques.
Le tatouage n'est pas toujours volontaire: les esclaves de l'Antiquité
ou, beaucoup plus près de nous, les déportés des
camps de concentration nazis, étaient tatoués par leurs
maîtres ou par leurs geôliers, pour bien signifier le fait
que ces personnes ne s'appartenaient plus à elles-mêmes.
On trouve des tatouages ornementaux, magiques ou religieux, au Japon
chez les samouraïs et la mafia, en Birmanie, en Afrique du Nord,
entre autres chez les tribus berbères. Il en existe aussi qui
indiquent une appartenance familiale ou tribale, ou le fait qu'un pacte
a été conclu: adhésion à une société
secrète, lien avec une puissance spirituelle (démon, divinité
païenne); par exemple, l'étoile à cinq pointes sur
les pommettes de la figure signifie : "Je suis Dieu et je guéris
par la force de Satan".
Les tatouages faits à la main
Distinguons ceux faits par les amateurs, qui dessinent tant bien
que mal. Leurs oeuvres sont souvent caricaturales et grotesques.
Les personnes qui les arborent sont des révoltés en proie à des
problèmes familiaux. Ils se sentent mal dans leur peau et ont
un niveau minimal d'instruction et de culture. Nous voyons de tels tatouages
chez de jeunes délinquants qui manifestent qu'ils sont "des
durs". Ils gravent en quelque sorte sur leur peau toutes les révoltes,
leur haine, tous les sentiments d'injustice et les désirs de
vengeance qu'ils éprouvent. A ces dessins faits, et parfois bien
faits, ils ajoutent des devises, des slogans ou des points de reconnaissance
que seuls des initiés sont à même de comprendre.
Ces tatouages sont réalisés à la main avec du mauvais
matériel par des dessinateurs souvent sans talent.
Il existe aussi des tatoueurs professionnels, de véritables artistes
qui travaillent eux aussi à la main. Leurs réalisations
rivalisent avec celles des tatoueurs qui utilisent une machine. J'en
ai personnellement rencontré par le passé, et j'ai vécu
à leurs côtés.Les tatouages faits à la machine
Les tatoueurs professionnels travaillent fréquemment à
la machine. Ils font de cet art leur gagne-pain. La palette des couleurs
est variée et les sujets nombreux : paysages, tableaux célèbres,
dragons, fleurs, femmes, portrait ou buste, effigies démoniaques,
têtes du diable, violence, érotisme et pornographie.
Aujourd'hui, vous trouverez des tatouages aussi bien chez des ouvriers,
des bourgeois, des nobles, des policiers que chez des membres de la
pègre. Pour ces derniers, le tatouage pourra servir de signe
de ralliement. II est évident que le tatouage n'est pas une
marque de violence.
Les
aspects spirituels des tatouages
Approche
biblique du tatouage
"Vous
ne ferez point d'incision dans votre chair pour un mort, et vous n'imprimerez
point de figures sur vous. Je suis l'Eternel."
Lévitique 19, verset 28
Cette
interdiction de l'Eternel a pour objectif de garder Israël dans
la sainteté. En effet, Dieu ne veut pas que son peuple s'égare
comme les autres peuples. DIEU EST SAINT. II veut garder son peuple
dans la propreté du corps de l'esprit et de l'âme, afin
que celui-ci puisse demeurer en communion avec lui et goûter sans
cesse à son amour.
Si Dieu ne veut pas que son peuple se prostitue aux idoles et aux pratiques
du paganisme, c'est pour le préserver des malheurs que subissent
les autres peuples. Dieu ne veut pas que son peuple tombe sous le pouvoir
des puissances gouvernées par le prince des ténèbres
: Satan.
Portée
spirituelle des tatouages
Sur le plan spirituel, il faut savoir que le tatouage nous lie
souvent aux puissances des ténèbres ! On ne grave pas impunément
sur le corps des figures de démons, des signes magiques, cabalistiques
ou ésotériques, des dragons, des têtes de mort,
des serpents, des chaînes, des liens. On ne joue pas impunément
avec de tels signes.
Si, parfois, ils ont une apparence chrétienne (croix, calvaire),
ils demeurent sous le coup de l'interdit de Lévitique 19/28.
Par ces tatouages, nous faisons consciemment ou inconsciemment appel
à la manifestation de forces occultes qui nous enchaînent
jusque dans notre âme et dans notre esprit.
Soulignons encore un point : on croit parfois qu'après un ou
deux petits tatouages, on pourra s'arrêter quand on le voudra,
et en rester là. En fait, une voix en nous ne cesse de nous pousser
à continuer. On devient totalement dépendants des puissances
qui ont pris pouvoir sur nous<
Les risques associés aux tatouages
Les
risques physiologiques
Chaque tatouage introduit des substances étrangères dans
notre corps: encre de Chine, matières plastiques brûlées
mélangées à du savon. Il faut aussi savoir que
chaque tatouage tue une partie de la peau. En outre, le tatouage, en
endommageant la peau, constitue une porte d'entrée de premier
choix pour les agents infectieux. Le risque réside principalement
en la contamination par des virus tels que le HIV, et les virus de l'hépatite
B et C. Sans avoir été clairement démontré,
ce risque existe en théorie. Tout le matériel (aiguilles,
buses, etc.) utilisé par des professionnels est susceptible d'être
souillé par du sang contaminé; le danger d'infecter non
seulement le client suivant, mais aussi le tatoueur est donc bien réel.
Ainsi, le manque d'hygiène souvent lié à ces pratiques
nous fait courir des risques dont nous sommes inconscients: des infections
pouvant entraîner des complications, voire même la gangrène
qui peut s'en mêler et tout se termine parfois par une amputation.
Cette automutilation et la souffrance qui l'accompagne est acceptée
parce qu'on veut prouver sa virilité, son courage. Quand je me
tatouais ou que je tatouais d'autres personnes, je répétais:"
Il faut souffrir pour être beau"; ou "Sois un homme
et tais-toi" ou encore :"Celui qui se dégonfle n'a
rien dans le ventre."
Que ne ferait-on pas pour acquérir la réputation d'un
dur à cuire. Mais ne l'oubliez pas: la mort des tissus amène
tout autre chose que la vie: à vous de choisir !
Risques
psychologiques
Les tatouages évoquant la rébellion ou la révolte
renforcent nos tendances dans ce domaine, au point que nous finissons
par nous identifier à elles. Cela est également vrai pour
ceux qui expriment la haine et la vengeance. Quant à ceux qui
touchent à l'occultisme, ils contribuent à nous emprisonner
dans un monde spirituel contraire à celui dans lequel Dieu veut
nous voir évoluer.
Premier
exemple: Je porte sur l'omoplate droite un tatouage qui représente
un fer à cheval avec l'inscription "vendredi 13". Ainsi,
je voulais autrefois me protéger de la mauvaise influence que
la superstition attribue au chiffre 13 et au vendredi 13. Ce tatouage
inscrit, j'ai plongé à fond dans d'autres superstitions.
Il ne fallait pas passer sous une échelle, voir un chat noir,
etc. Mes pensées étaient bloquées par toutes sortes
de superstitions; je n'arrivais pas à penser autrement. En peu
de temps, j'étais devenu paranoïaque. J'avais peur de tout
et de tous. Je me sentais espionné même par des inconnus;
c'était devenu l'enfer sur terre !
Deuxième
exemple: J'ai, sur l'avant-bras gauche, une fleur. Je l'ai appelée
"pensée à ma mère". Malheureusement j'ai
raté ce tatouage. Sous l'influence de l'alcool, j'ai recouvert
cette première fleur par une autre. Dans l'entrelas du dessin,
involontairement j'ai dessiné un lion.
Celui-ci me faisait flipper jusqu'à devenir fou. Je le voyais
ouvrir et fermer sa gueule comme s'il voulait me croquer; cela m'arrivait
à chaque fois que je consommais de la drogue.
Ces
exemples vécus m'amènent à dire qu'un tatouage
peut conduire à la folie. J'essayais de dissimuler ce qui se
passait en moi, mais les mêmes pensées m'envahissaient
sans cesse et elles jouaient sur le contour de ces dessins. Je n'avais
sur moi aucun tatouage représentant le diable ou un démon.
Pourtant, mes amis me voyaient changer au fur et à mesure que
j'en ajoutais. Les tatouages relativement innocents, en apparence, que
je portais sur moi me liaient déjà à des forces
que je ne pouvais pas contrôler.
Une
restauration est possible
Affranchissement
des liens du passé
"Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez,
et l'on vous ouvrira, car quiconque demande reçoit, celui qui
cherche trouve, et Ion ouvre à celui qui frappe. "
Matthieu 7, versets 7 et 8
Si dans nos coeurs nous sommes prêts à changer de vie et
d'état d'esprit, Dieu lui-même nous conduira à une
vie meilleure. Soulignons-le, il ne suffit pas d'être sincère,
il faut chercher Dieu de tout son coeur, lui demander qu'il se révèle.
Ensuite il faut le croire et le suivre, dans l'obéissance et
la pratique d'une vie saine.
Dieu n'a jamais fermé la porte de la vie à celui qui est
droit de coeur. Bien plus, il nous a donné la possibilité
changer, au travers de Jésus-Christ. Alors ne perdons pas patience,
car Dieu veille sur son peuple. Il mettra tout oeuvre pour nous aider,
dès que nous aurons décidé de suivre cette nouvelle
voie.
Dieu guérira les conséquences de nos péchés
que ce soit la paranoïa, la folie, les cauchemars ou le sentiment
d'être mal dans sa peau! Il nous délivrera de la culpabilité
et de la honte de porter sur notre corps des choses moches ou ratées.
Une
nouvelle façon d'aborder la vie
Si comme moi, tu es tatoué, Dieu guérira ton être
intérieur. Parfois même, il ira jusquà effacer
des dessins son existence ou son autorité.,
J'ai par exemple entendu, en France, un serviteur de Dieu (pasteur)
raconter le miracle suivant : un homme violent tatoué sur une
grande partie de son corps, demande le baptême d'eau pour confirmer
qu'il avait changé de vie. Après son immersion, alors
qu'il se changeait, il revint en courant dans l'église torse
nu. Toutes les personnes présentes virent de leurs yeux que le
grand tatouage représentant une tête de bouc avait disparu.
Peut-être devras-tu aussi, comme moi, consulter un dermatologue
pour enlever certains de tes tatouages. Ce sera là une preuve
du changement qui s'est opéré en toi.
Mais sache aussi que, même avec les marques que tu continues à
porter, Dieu peut se glorifier qui s'est produit dans ta vie, en te
faisant porter des fruits pour la vie éternelle.
Une
nouvelle création
Par conviction personnelle, j'ai choisi de me faire enlever mes tatouages
de repris de justice et ceux qui me rappelaient ma vie passée
de voyou. Dieu a guéri mon coeur et il a changé ma façon
de penser : cela se voit sur les mains et les poignets.
Si tu le désires, Dieu va ainsi changer et même bouleverser
tes idées et ta façon de voir la vie. Il transformera
aussi ta manière de réagir face aux représentants
de la justice et de l'ordre. Ton entourage familial et professionnel
en sera surpris.
Mon ami, Dieu veut le meilleur pour toi. Il veut te faire du bien et
prendre plaisir à la vie que tu mènes. Alors choisis de
le suivre afin de vivre libre malgré des tatouages qui peuvent
te rappeler un passé qui nest pas à la gloire de
Dieu.
Rappelle-toi ceci - notre corps est le temple du Saint-Esprit. Ton
esprit, lui aussi, sera renouvelé, car l'amour de Dieu est plus fort
que tout. Il guérira les blessures de ton corps, de ton esprit
et de ton âme. Marche chaque jour avec lui, et t sera toi-même
étonné de ce que Dieu fera de toi.
Toi qui n'es pas encore tatoué, mais qui serais tenté
de le faire, cet article veut te mettre en garde. Fais attention, ne
te laisse pas influencer par cette mode et par ceux qui veulent t'entraîner
à mal faire, Abandonne toute révolte ou rébellion
Ne mets pas ta main dans un engrenage qui, très vite, te happera
tout entier<
Témoignage personnel
Déjà
vers l'âge de 10 ans, je m'amusais à dessiner mon amertume.
Je le faisais sur mes bras et exprimais ainsi ma révolte face
à la vie tout comme ma soif inextinguible de liberté.
Peu à peu, l'envie grandit en moi de me tatouer. Pour moi, c'était
une manière d'imprimer ma vision de la vie, de façon indélébile,
sur ma peau.
J'admirais les hommes tatoués car, à mes yeux, ils étaient
pleinement libres - libres de faire ce qu'ils voulaient, où ils
voulaient, quand ils voulaient. A l'âge de 17 ans, je suis passé
à l'acte. Je désirais faire tatouer tout mon corps et
gagner ma vie en tatouant les autres. Pour moi, c'était devenu
une idée fixe.
Certains de ces tatouages exprimaient mon rejet du système familial
et judiciaire, car toute ma vie ressemblait alors à un véritable
enfer; amertume, haine, désirs de vengeance et révolte
face à la société et à l'injustice, je me
sentais exclu, rejeté par mes proches, même par mes camarades
d'école. J'avais des copains... mais peu.
D'une certaine façon, il fallait que je prouve à mon entourage
que j'étais quelqu'un; je ne voulais pas passer pour un nul.
Un jour, je m'étais tatoué un poignard de la vengeance
en jurant de tuer quelqu'un qui m'avait blessé profondément
! Peu de temps après ma rencontre avec Jésus, j'ai prié
pour demander pardon à Dieu de m'être réservé le
droit de la vengeance.
Grâce à ces marques, je voulais également démontrer
que j'appartenais à une certaine couche de la société que
j'admirais: les marginaux.
Pourtant, cinq ans plus tard, j'ai dû me rendre à l'évidence:
les tatouages ne m'avaient pas donné la liberté; bien
contraire, ils n'étaient que les marques de mes mauvais choix
(haine, vengeance, crainte, etc.).
Matthieu Nugues
(Chaback.net - Toutes nos sources) ajoutée le 2005-06-23
Pénétration
de l'occulte: Les racines païennes
du piercing, du branding et des scarifications, par
Alain Kreiss
(Chaback.net)
NDLR: Extrait du magazine Schadrack n°100, édité par
l'association "Les Compagnons de Daniel"
Le
piercing - une introduction
A ses débuts Serge Gainsbourg chantait: "des ptits
trous, des ptits tours, encore des ptits trous; des ptits
trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous!" Cela illustre
bien le piège du piercing. Pour les adeptes, cette pratique est
une suite logique du tatouage. Ce dernier, largement entré dans
les murs, a perdu de sa charge anticonformiste. "C'est fatal;
quand tu te passionnes pour le tatouage, tu tombes à un moment
ou à un autre sur le perçage" explique un adepte
du piercing.
La perforation d'un organe, serait-ce sous prétexte d'y accrocher
un bijou, n'est jamais anodine, pas plus chez des peuples dits primitifs
que pour les adolescents de nos sociétés postmodernes.
Dans une société qui manque singulièrement de repères
et de valeurs spirituelles, chaque génération se bricole
efficacement des rites de passage qui en tiennent lieu. Dans un univers
matérialiste où la science a supplanté la religion,
le corps est sacralisé, la douleur refoulée. On est bien
loin des marques initiatiques des sociétés sauvages,
et pourtant la connotation magique du piercing perdure.
"Le piercing est une expérience spirituelle qui m'a appris
à dissocier le corps de l'esprit. Comme une paix intérieure,
le sentiment étrange de retourner d'où l'on vient."
(Témoignage d'un jeune qui en a déjà fait une
dizaine et qui veut continuer.)
Alain Kreis
3
groupes ont remis le piercing au goût du jour
1
- Les punks
II est difficile d'imaginer, en 1975, que cette bande de jeunes un
peu paumés de la banlieue de Londres serait à l'origine d'un
mouvement de renommée mondiale, très prolifique et créatif,
qui allait influencer durablement la musique, la mode, le design et
le cinéma.
Rois du bricolage, les punks bidouillent leurs accoutrements avec beaucoup
d'imagination et de cynisme: vêtements déchirés,
tenues en sacs poubelles, chaînes à vélo, attirail
sadomasochiste, bottes à pointes d'acier, cuirs cloutés,
ceintures à pointes et colliers de chiens, épingles à
nourrice dans le nez, les joues ou les sourcils, croix gammées,
lames de rasoir et autres crucifix accrochés à l'oreille,
crêtes iroquoises aux couleurs flamboyantes, sans oublier le rat
sur l'épaule!
Ils sont rendus méconnaissables à force de lacérations,
de perforations et d'assemblages hétéroclites.
A l'opposé du naturel prôné par les hippies, les
punks arborent ostensiblement les ordures de la société
de consommation, pour signifier le refus de ses valeurs. Le piercing
suggère la sauvagerie, manière cynique d'insinuer qu'elle
est chez nous et non pas chez les peuples dits primitifs; il fait aussi
référence, avec les accessoires sadomasochistes, aux perversions,
aux déviances, à l'obscénité à la
rébellion, à la violence .et au déni de soi...
toutes choses qui sont dérangeantes et choquantes à dessein
pour notre société bourgeoise et évoluée
de cette fin de 20e siècle.
II faut aussi voir que les punks ont été les porte-parole
d'une génération qui a fait les frais de la crise économique
et du chômage: désillusionnés et tout aussi déracinés,
si pas plus que les groupes punk rock qu'ils adulent, des jeunes disaient
leur désespoir avec le No Future des Sex Pistols, par exemple.
Par la suite, le mouvement punk a évolué et s'est diversifié
en différents courants jusqu'à nos jours.
2 - Les néoprimitifs
Ils désignent, en Occident, les adeptes les plus extrémistes
des modifications corporelles ancestrales: piercing, tatouage, scarifications,
branding (marquage du corps au fer rouge) ils se réclament des
traditions des peuples primitifs.
Dans les années 70 sur la côte ouest des Etats-Unis un
petit noyau d'individus (issus pour certains des milieux sadomasochistes,
mais revêtant la journée un costard tout à fait
convenable) partagent une même fascination pour les modifications
corporelles et les rites de certaines tribus sauvages, mais aussi pour
le bizarre, l'étrange et le pervers. Ils sont à l'origine
de la version propre et aseptisée du piercing et de son déferlement
actuel. Parmi les principaux protagonistes de l'époque, on peut
citer un multimillionnaire américain excentrique, quelques hommes-grenouilles,
un encadreur de tableaux et un fakir américain fasciné
par les moeurs tribales s'exprimant dans le corps, qu'il découvre
dans le National Geographic.
La demande augmentant, des salons pratiquant le piercing et vendant
des bijoux adaptés (spécialement aux organes génitaux)
s'ouvrent dans plusieurs grandes villes des USA, puis d'Europe. Ceux
qui fréquentent ces salons sont souvent assez marginaux : les
adeptes du sadomasochisme, les héritiers des punks, du hard rock
et de la techno, les skinheads, les grunges et les gothiques, les milieux
gays et les motards, les squatters et les toxicomanes. Pour certains,
le piercing est un prolongement naturel du tatouage ; ces deux types
de décoration sont d'ailleurs souvent liés.
Contrairement aux punks qui exprimaient leur désespoir au travers
du piercing, les néoprimitifs le considèrent comme un
embellissement, un enrichissement émotionnel, spirituel et sexuel.
II s'agit, disent-ils, de faire du corps une oeuvre d'art, sanctifiée
par le sang et d'étranges stigmates.
En résumé, c'est un étrange mélange de primitivisme,
de sadomasochisme et de prétentions esthétiques derrière
lesquelles on peut reconnaître une perversion singulière
et des tendances pathologiques à l'automutilation, le tout déguisé en
mouvement culturel.
Les milieux fétichistes ou sadomasochistes
Depuis un certain temps déjà, la mode s'est emparée
des accessoires et de l'imagerie agressive du sadomasochisme: corps
moulé de cuir et de latex, étranglé par des corsets
et des lanières, décoré de piercings et de tatouages,
cravaches et talons invraisemblables. Les panoplies de la domination
ont quitté les salles de torture, les asiles psychiatriques et
les salons feutrés pour s'infiltrer dans la rue et les défilés,...
ou quand les signes du pathologique sont adulés comme le comble
du chic!
La mode fétichiste est l'héritière de trois révolutions:
en premier, celle des mouvements féministes dans les années
60, qui dénoncent l'image de "la femme-objet", revendiquent
leur place avec colère et entrent dans des luttes de pouvoir;
ensuite, celle du mouvement homosexuel qui jette le trouble, oblige
à repenser la sexualité, bouleverse les repères
et répand l'androgynie. Enfin, dans les années 70, la
mode s'imprègne d'érotisme pervers et de toute une imagerie
sadomasochiste; de nombreux stylistes se font alors un peu partout un
nom dans le genre fétichiste. Un des attraits du sadomasochisme,
c'est qu'il évite les luttes de pouvoir entre hommes et femmes
en leur substituant la dualité domination/soumission, maître/esclave,
qui n'est pas déterminée par les sexes.
Depuis 20 ans, le phénomène n'a cessé de s'amplifier;
une multitude de clubs fétichistes ont vu le jour et ont contribué
à la diffusion de l'imagerie sadomasochiste parmi une foule grandissante
de curieux,... qui n'en adoptent pas forcément les pratiques;
ils en adorent surtout le look, avec pour conséquence une banalisation
du piercing, du tatouage et des looks pervers, et l'abandon des derniers
tabous les concernant. Depuis quelques années, les gays, sadomaso
et autres love parades fleurissent un peu partout dans les grandes villes,
rendant très visible diverses perversions, le flou de beaucoup
de repères, bref le malaise ambiant de nos sociétés.
Justement, avec notre manque de valeurs spirituelles et de repères,
l'idée ancestrale que pour "être" il faut paraître,
et que pour paraître il faut souffrir, fait son chemin. Sur le
plan physique, certains se paient des chutes de tension vertigineuses,
d'autres tournent de l'oeil. Tout le monde s'accorde à le reconnaître:
le piercing est douloureux, ennuyeux, compliqué à gérer.
II faut prendre un soin jaloux de ses bijoux, observer une hygiène
irréprochable, combattre les infections, éviter parfois
les vêtements ajustés, le tabac, le maquillage et autres
substances irritantes, s'abstenir dans certains cas de relations sexuelles.
Ceux qui se font piercer la langue en sont réduits à ingurgiter
des purées et autres petits pots destinés aux porteurs
de dentiers ou aux nourrissons... sans parler des problèmes
spirituels dus aux racines du piercing.
Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Alain
et Anne Kreis d'après le livre " Piercing - Rites ethniques,
pratique moderne ", de Véronique Zbinden
3
- Nouvelles tendances
"Esclaves des marques ou marques d'esclaves?" Le piercing
étant désormais commun et presque dépassé,
c'est au tour des cicatrices volontaires de devenir très "tendance."
Après le piercing et le tatouage, c'est au tour des cicatrices
tribales de revenir au goût du jour chez les jeunes Occidentaux
urbains. Plus rétro que ça, tu meurs!
Le
branding
Aujourd'hui, les modes se suivent à toute allure: le dernier
must arrivé chez nous s'appelle le "branding", c'est-à-dire
le marquage d'un sigle ou d'un dessin au fer rouge sur la peau."
Une seconde d'exposition à un bout de métal brûlant,
un grésillement, un soupçon de fumée et voici que
débute une oeuvre artistique", raconte un adepte du branding.
Le marquage au fer n'est pas nouveau. On y avait recours sur les criminels
et les esclaves. Les Français marquaient au fer rouge les criminels
d'une fleur de lys sur l'épaule, afin d'en faire pour toujours
des parias dans le monde civilisé. Puis ce fut le tour des protestants
de recevoir cette marque. Jusqu'au 18e siècle, on marqua les
voleurs de la lettre "S", pour en faire des serviteurs.
Une résurgence du marquage est venue dans les années 20
et 30, lorsque cela est devenu très populaire, au sein d'une
même fraternité, de montrer leur allégeance à
l'organisation par ce moyen. La pratique existe toujours et de nombreuses
célébrités - surtout composées de Noirs
- telles que Michael Jordan, la star des Chicago Bulls, Emmit Smiths
des Dallas Cow-boys et le révérend Jesse Jackson portent
gravées dans leur peau les lettres grecques de leur fraternité.
Pendant un temps, taper sur des portemanteaux en fil de fer pour leur
donner une forme décorative et s'en servir comme fer à
marquer, était le divertissement préféré
du samedi soir de certains jeunes Américains. Aujourd'hui, l'intérêt
pour le branding connaît un regain de popularité.
Les
scarifications
La tendance étant au retour aux sources et aux modes ethno, voici
donc chez nous la mode des scarifications (1), surgie du fond des âges;
serait-ce une ultime provocation?
Pour les jeunes citadins d'Occident, c'est un nouveau jeu; ils s'amusent à se lacérer les joues ou d'autres parties du corps pour
y graver des motifs qui resteront à vie. Est-ce juste pour le
plaisir et pour l'esthétique?
En Europe, la pratique des scarifications a existé avant Jésus-Christ
et perduré jusqu'au Moyen Age dans certaines régions.
Elle est encore très présente en Afrique, dans les villages,
mais aussi en ville chez les anciennes générations. II
s'agit alors essentiellement de signes de reconnaissance ethnique. En
Afrique noire, la pratique ancestrale de la scarification répond
autant à des besoins thérapeutiques qu'identitaires, religieux,
sociaux et esthétiques. Aujourd'hui interdite par certains gouvernements,
la pratique subsiste cependant dans les moeurs de nombreuses communautés.
En fait, ces cicatrices sont d'abord perçues comme belles par
les ethnies qui les pratiquent. Signes de courage, elles possèdent
aussi souvent des pouvoirs magiques.
Un des pionniers de la pratique en France nous dit: "Chez nous,
cela rejoint toujours la démarche tribale, pour représenter
et changer quelque chose en soi. C'est vraiment une modification profonde;
psychologiquement, c'est le sens rituel qui ressort, certains changent
même de noms après. C'est pour changer de statut, te faire
avancer...
On s'attendait à des gens qui avaient déjà une
culture tribale. On a eu des tatoués, mais petit à petit
d'autres sont venus. J'ai scarifié des gens non-tatoués,
non-piercés, mais pour qui la scarification faisait partie d'une
quête personnelle. Ce n'est pas uniquement décoratif, c'est
bien plus brut que ça... L'intéressant, c'est le passage
à l'acte, faire le choix de se réapproprier, voire de
renforcer son identité, même si ce n'est pas toujours conscient
au départ. Le rituel est parfois vital dans certaines tribus.
Ici, cela rejoint un peu ces considérations."Inutile de
préciser que ces pratiques sont très douloureuses, et
cela durant un certain temps. Le branding par exemple, produit une brûlure
au deuxième ou au troisième degré, avec un risque
élevé d'infection.
Certains jeunes Africains vivant chez nous se posent des questions
en voyant ces Occidentaux, alors qu'ils sont si heureux d'avoir échappé,
parfois de peu, aux cérémonies traditionnelles de leur
pays.
Et un journaliste de conclure: "C'est clair, un petit tour en Afrique
ferait le plus grand bien à certains. Car à voir les timbrés
et autres fondus du citron de nos contrées qui se gravent des
âneries cabalistiques un peu partout..."
Alain Kreis
(1) Incisions superficielles de la peau faites au moyen de scalpels,
lames de fer, crochets, aiguilles de fer, verre, coquillages ou épines.
Après l'incision, il y a un traitement spécial de la cicatrisation;
pour obtenir une chéloïde, il faut vraiment que la cicatrisation
dégénère.
(Chaback.net - Toutes nos sources) ajoutée le 2005-06-23