" E. T ".

Messie Hollywoodien

 

ou

l'approche anesthésiante et parodique

de

l'hypothèse d'une intervention bienveillante

de nos " Grands Frères " de l'espace...

 

 

Cette superproduction de Steven Spielberg (1) est, au sens de la parodie chrétienne, intéressante à plus d’un titre. En effet, le film qui fait suite à un autre film du même auteur " Rencontres du troisième type ", se distingue par le fait qu’il traite essentiellement des rapports entre des êtres humains et un extraterrestre, malencontreusement abandonné par ses semblables pour un temps...

L’OVNI dont il est un passager n’est qu’un support d’arrière-plan pour la crédibilité du scénario la plus communément admise par le grand public qui " croit " selon l'expression populaire, pourtant plus aux Extra-terrestres qu’aux OVNIs si l'on se reporte aux statistiques.

En effet, l'OVNI., ramené à la perception de la technologie humaine actuelle plutôt dédiée à l'autodestruction, représente un ensemble de solutions techniques et matérielles qui, si elles pouvaient rassurer dans une perspective purement onirique, n'en reste pas moins faillible, générateur d'angoisses sourdes, sans nom et en toute logique humaine, spatio-temporelle ment limité ! Bref, même si elles permettraient de voyager dans le vide sidéral, les solutions techniques ne peuvent combler le grand vide spirituel, qui lui, ronge de l'intérieur, la plus grande partie des citoyens appartenant à la société dite de consommation.

La majorité se croit exempte de reproches, sans notion véritable de ce qu'est vraiment le péché devant la Sainteté de DIEU et Ses anges qui attendent que Sa justice soit enfin rendue.

La perspective d'une Apocalypse qui ne connaîtrait pas les frontières des hommes laisse penser que cette justice divine n'existe pas et que la notion de loi de la jungle semble la plus acceptable dans la course turbo capitaliste au futile et au superflu pour satisfaire des appétits mondains sans cesse réactivés et projetés par les médias et certaines de ses techniques d'accroche comme la " starisation ", (le mot " star " en anglais signifiant " étoile ") d'êtres humains dont on peut dire qu'ils sont tout sauf... des modèles à suivre.

La crainte de l'Eternel, d'un Jugement dernier, inscrite par le Créateur dans la mémoire des gênes est supplantée par celle de visiteurs du ciel, un ciel dont on peut tout espérer ou tout craindre, ballotté entre le préternaturel et le surnaturel, les ténèbres et la lumière, le rationnel aussi quotidien qu'inacceptable et l'irrationnel envisageable, crédité par les séries cultes du type " X Files ".. La foi aux paroles de Jésus Christ devrait permettre de déplacer des montagnes et celle accordée aux promesses d'E.T (2) et sa " maison ", de pouvoir pédaler dans les airs ! 

E.T. a des frères dans l'espace qui possèdent autant de sagesse que lui et sont autant de " Messie-sauveurs " potentiels susceptibles d'aider et secourir les apprentis sorciers qui habitent " sur l'orange bleue " et y jouent depuis trop longtemps avec leurs amulettes.

La sagesse humaine elle, serait de croire que ces extra-terrestres, autrefois envahisseurs hostiles et menaçants avec leurs armes " révolutionnaires " sont devenus des visiteurs sympathiques, dénués de toute agressivité colonisatrice, issus d'un au-delà tout aussi séduisant. On sait à présent devant les échecs répétés de la science humaine que l'Homme Dieu n'existe pas dans notre monde et que la recherche de compétences salvatrices aptes à faire face à notre impuissance à faire le bien à long terme, à résoudre nos problèmes critiques les plus immédiats, est à entreprendre vers un " Ailleurs ", une autre dimension compensatoire et riche en espérances qui relèvent de préoccupations pourtant très " terre à terre ", exception faite d'un problème majeur et reconnu comme incontournable pour le genre humain, à savoir la mort, que seule, la Bible nomme " salaire ", celui du péché depuis la chute originelle !

De Jésus-Christ, le Grand Messie Rédempteur de l'humanité Adamique, parlant des nombreuses demeures de Son Royaume, il reste plutôt l'image du " petit Jésus ", accroché au bras sécurisant d'une mère terrestre dont les hommes idolâtres ont tant dupliqué les représentations de pierre et de plâtre interdites par l'Eternel, mutilant ainsi le bien fondé des espérances légitimées par les Ecritures sur un Fils de DIEU, qui à lui seul en tant qu'homme, était déjà un paradis préfigurant Son Règne d'abord terrestre pendant 1000 ans puis celui d'une nouvelle terre avec de Nouveaux Cieux et la promesse d'un âge d'or, sans âge puisqu' Eternel ! La multiplication des images diffusées à saturation par les médias à une population de plus en plus concentrée dans les grandes cités, atrophie, par ce clonage sans cesse imposé au regard, les capacités de l'imaginaire humain et son aptitude à pouvoir, selon les paroles de Jésus, vivre " dans " ce monde tout en n'étant pas de " ce " monde.

Au niveau de l’inspiration, " Rencontres du troisième type " serait plutôt rattaché à l’Ancien Testament dans la mesure où l’aspect technique et matériel de l’OVNI. fait l’objet des effets spéciaux principaux, une vision nouvelle et plus adaptée à la technologie de notre monde moderne si par exemple, on se réfère au" classique " chapitre de la vision d’Ezéchiel. Ne voit on pas un passage du film " Les dix Commandements " sur un écran de télévision, dés le début du film.

Affiche du film "E.T." de S. Spielberg

 

L’affiche du film où le doigt luminescent extraterrestre vient en contact avec un doigt d’origine humaine est une copie conforme de la création du premier homme, Adam, par DIEU, peinte par Michel Ange sur le plafond de la Chapelle Sixtine, mainte fois reprise par des publicités.

 " E.T "., dans le même esprit d’analogie, est à comparer à la première venue de Jésus Christ sur notre planète. La programmation du film en 82, un mois avant Noël n'est certainement pas due au hasard.

Jésus Christ et E.T. viennent du ciel, sont tout puissants, sont attendus par les hommes, font des miracles, sont seuls comme projetés dans un monde barbare, persécutés par les hommes, se sentent plus proches des enfants, font l’objet d’une adoration (" je crois en toi " dit Elliott à l’encontre d’E.T)., ressuscitent, puis repartent au ciel... avec la promesse d’un Retour pour ce qui concerne Jésus Christ et la suggestion d’une Alliance Nouvelle et d’une présence latente par télépathie, confirmée par l’arc-en-ciel provoqué par l’OVNI. au moment de son départ définitif vers son ciel d’origine. L'OVNI devient une promesse d'Arche Céleste avant la grande catastrophe cosmo-écologique que les adultes ne manqueront pas de déclencher... sans l'aide de DIEU !

L’index de Jésus Christ ne rougeoie pas mais il est symbolique de la gestuelle des commandements divins et du statutaire chrétien et l’illumination intérieure semblable à des braises de la poitrine d’E.T. rappelle toute la tradition sans fondement Biblique possible (3), des révélations mystiques du " Sacré-Cœur " de Jésus Christ, frappé d’illumination irradiante par les représentations peintes tout au long des 3 derniers siècles, visions hallucinées provoquées par le Malin pour ramener le spirituel propre au divin, à des perceptions plus concrètement terrestres et propres à l’anatomie humaine !

L’apparence de " E.T "., dans son " incarnation morphologique " est à rapprocher du nounours, compagnon de sommeil de l’enfance, ce qui lui vaut une sécurité momentanée, en se cachant dans l'armoire aux jouets de ses hôtes, par mimétisme au milieu des peluches dans le fond du placard, indiquant par cette différenciation sans détour que le monde futur appartient aux enfants, gardant leur " esprit d’enfant ", car les adultes se sont définitivement condamnés, le désastre annoncé sur les plans économique, spirituel, écologique provoqué par notre génération nombriliste et sans scrupules, n’en étant qu’une des preuves " palpables " !

L’absence au foyer d’Elliott du père " géniteur ", comme l’appellent nos lois de fin de siècle qui ramènent tout au sexe, donne toute latitude de filiation transcendante par rapport à un Père Céleste commun dont ne peut humainement se faire une représentation objectivée. Tout comme le fît " Le Petit Poucet ", Elliott sème des bonbons. Ainsi, l’image négative inconsciente des " méchants adultes " si souvent rencontrés dans le monde du dessin animé selon Disney et ses schémas sournoisement réducteurs et castrateurs ou de la disparition de la cellule familiale dans la " civilisation " judéo-chrétienne est en résonance avec le mental des jeunes spectateurs et en contradiction directe avec le message primordial de " La Famille " selon les préceptes bibliques, pivot d’articulation incontournable pour respecter les Commandements du Créateur qui a créé l'homme à Son image, l'image en question étant à comprendre dans l'aptitude de l'être humain à saisir son adéquation interactive, raisonnée et maîtrisée avec son environnement.

Autre similitude flagrante entre " E.T ". et Jésus-Christ : ils sont animés par un esprit de sacrifice, affectivement faciles d’approche, moralement portés vers le bien, dotés d’une nature angélique perceptible au delà des apparences presque hideuses en ce qui concerne " E.T ". uniques et par conséquent marginalisés sur terre, persécutés par des adultes, en danger de mort. Avec Jésus Christ, l’attente Messianique parmi les hommes selon les promesses du " Père Céleste " constitue l’espérance principale de l’Ancien Testament, pour le peuple Juif et les " Gentils " comme les Ecritures les appellent. Et c’est une étoile exceptionnelle qui conduit les Rois mages vers le lieu de naissance du Messie tant espéré et tant attendu (à ne pas confondre avec l'expression " celui qui vient " chère au New Age qui désigne en fait l'Antéchrist).

La série des " Indiana Jones " traitait d'une quête ésotérique pour retrouver le " Saint Graal " ou " l'Arche d'Alliance " entre autres, objets précieux et enjeux d'un combat qui ne se terminera qu'à la fin des temps du calendrier Judéo chrétien et qu'il fallait arracher aux forces noires, représentées par l'ordre teutonique des SS, deux lettres que l'on retrouve souvent écrites sous une forme runique stylisant deux éclairs de foudre. On retrouvera ces deux SS dans le nom du " Jurassik Park ", un film qui ramène le spectateur dans une espèce d'Apocalypse ante diluvienne où l'homme préhistorique devait affronter des dinosaures aux tailles gigantesques.

Nemrod, " chasseur devant l'Eternel ", le premier Antéchrist de l'histoire humaine, régnant sur la ville de Babylone, avait été divinisé parce qu'entre autres il avait rassemblé les tribus derrière les fortifications de la ville contre les bêtes sauvages. Cette menace d'une surpopulation animale par rapport aux hommes était à ce point importante que la domination de l'homme sur le monde animal aurait pu être remis en cause.

Du temps de l'Eden, Adam comme les animaux étaient herbivores. Après la tentation, les hommes et certains animaux devinrent carnivores, marquant ainsi une dégradation qui se renouvelle avec l'alimentation carnée des herbivores domestiques d'où provient la maladie de la vache folle. La folie vient plutôt des hommes…

" [...] Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi. (Genèse 1:30)

" [...] Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l'herbe verte. (Genèse 9:3)

Pour en revenir à Nemrod :

" [...] Je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi ". (Exode 23/29)

" [...] L'Eternel, ton Dieu, chassera peu à peu ces nations loin de ta face ; tu ne pourras pas les exterminer promptement, de peur que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi ". (Deutéronome 7/22)

La guerre et la présence d'animaux sauvages étaient les deux fléaux majeurs de l'époque qui éveillaient les craintes des hommes privés, en conséquence, de paix !

" [...] Je mettrai la paix dans le pays, et personne ne troublera votre sommeil ; je ferai disparaître du pays les bêtes féroces, et l'épée ne passera point par votre pays ". (Levitique 26/6)

Ce thème oublié à notre époque est en train de réapparaître avec, par exemple, les prisonniers qui ont été donnés en pâture par leurs geôliers à des lions au zoo de Sarajevo, pendant la guerre en Bosnie, histoire de " tuer le temps " ! Les vieilles terreurs du temps des cavernes, en sommeil dans le subconscient, s'empareront à nouveau des esprits des hommes. C'est de façon inattendue, dans l'Apocalypse, que l'on retrouve cette calamité et ce dans les proportions d'un fléau planétaire aussi virulent qu'une guerre ou la famine.

" [...] Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. (Apocalypse 6/8)

Cette approche apocalyptique de " Jurassik Park " est renforcée par le pessimisme crépusculaire qui sous tend le scénario avec des démonstrations appuyées d'un univers chaotique et irrationnel pour les sens émoussés de l'homme moderne.

Le QG informatisé du parc d'attraction est l'anti chambre aseptisée d'un nouveau type de camp de concentration où l'homme devient une proie physique totalement dépourvue de ressources et impuissante pour pouvoir faire face à la force à l'état brut d'animaux imprévisibles et programmés pour traquer, puis tuer. Les peurs engendrées sont à la mesure des inconnues de cette adéquation renversée des rapports entre le monde animal et l'homme.

Selon le scénario, la faillite sécuritaire du parc commence avec un problème informatique et le code d'erreur 151

On le voit, l'esprit et la crainte religieuse ne sont pas absents de ces divertissements virtuels qui n'ont rien d'innocents. Les SS ne sont pas des personnages de bandes dessinées mais des réalités qui nous talonnent encore et qui ne manqueront pas de ravir une opportunité pour réinstaller la " Bête ". Le Kosovo nous rappelle que la Bête n'est en rien moribonde.

Des manipulations génétiques ont été pratiquées pour faire naître les dinosaures et elles furent aussi l'œuvre de soi-disant médecins dans les camps de concentration. Le scénario de Jurassik Park laisse d'ailleurs une possibilité de " recréation " sauvage de ces " T. Rex " et autres monstres, avec la perte des chaînons d'ADN égarés dans la vase, en pleine nature. Cette éventualité est telle, que le film tourné par la suite par Spielberg, sera... gardant le thème de la bestialité, la " liste de Schindler ", un véritable documentaire poignant sur les techniques d'extermination de l'homme contre son semblable même si ce dernier point est contesté par quelques uns de nos concitoyens qu'on aurait crus plutôt massés du côté d'un Monsieur Le Pen qu'un abbé Pierre, mortellement despiritualisé par sa fascination pour tout ce qui est capable de le prendre en photo, de le filmer ou de l'enregistrer. Compter sur la médiatisation pour faire aboutir des projets les plus nobles soient-ils, c'est choisir l'option de se fier aux hommes et reléguer la Toute Puissance de DIEU à de simples références Scripturaires pour les catéchistes.

Faisant suite à la " liste de Schindler ", S. Spielberg, dont des membres de sa famille périrent dans les camps, finança une Fondation pour constituer une base de données recueillant le témoignage des derniers survivants de la Shoa. Plus de 25 000 ont été interviewés et l'envergure du projet est en adéquation avec l'aura du réalisateur dont certains disent qu'il est plus puissant que deux de ses concitoyens Bill Clinton et Bill Gates !

Après les " Rencontres du 3e type " sur la montagne du diable et les bricolages géniaux d'E.T pour contacter ses frères qui n'ont pas eu envie d'être les nôtres, on retombe dans l'invasion galactique avec le succès du box-office américain puis mondial de la 20th Century FOX (4) : " Independence Day " (I.D.4) de Roland Emmerich. Historiquement, le film en lui-même, par l'importance du nombre de salles où il fut programmé, et ce à l'échelon planétaire, est déjà une invasion ! 

La lettre " M " du film " Mars attacks " se retrouve renversée dans le titre de la saga de " Star Wars ". La sortie du film hyper médiatisée aux USA et l'engouement hystérique qui l'ont accompagné ne peuvent que nous rendre bien pessimistes au delà de la simple perplexité et notre impuissance à comprendre un tel engouement. La semence du premier triptyque de la fin des années 70 a bien fonctionné et certainement dépassé les espérances de ses concepteurs.…

 

A suivre

 

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notes

    1. Le nom " Spielberg " signifiant dans la langue allemande " la montagne du jeu ".
    2. Dans sa version américaine la voix " off " (666 en valeur alphanumérique puisque les lettres " o " et " f " sont les 15e et 6e et 1 + 5 = 6) était celle du chanteur pop Michaël JACKSON.
    3. un symbole que l'on retrouve travesti sous d'autres thèmes comme la couverture du magazine " WIRED " en juin 97 où l'on pouvait voir la pomme croquée de la société Macintosh Apple, entourée de fils barbelés et de rayons avec la légende " Pray " (priez) pour inviter les utilisateurs des ordinateurs de la marque à prier afin que celle-ci survive aux trimestres largement déficitaires qui risquaient de mettre un terme définitif à ses activités
    4. se souvenir des équivalences " 666 " du mot " FOX "...

 

 

 

Extrait du chapitre consacré à la numérologie, à la Cabale et autres dérives.

A = 1

B = 2

C = 3

D = 4

E = 5

F = 6

G = 7

H = 8

I = 9

J = 10

K = 20

L = 30

M = 40

N = 50

O = 60

P = 70

Q = 80

R = 90

S = 100

T = 200

U = 300

V = 400

W = 500

X = 600

Y = 700

Z = 800

 

 

 

 

Selon cette table, "Jérusalem Céleste" = 581 + 348 = 929 et "Français" ou "maison" = 260. Je suis Français et mon chapitre sur la Jérusalem céleste a été l'un des premiers chargés sur mon site "Bible et nombres" en 1999... la Bible comportant 929 chapitres pour l'Ancien et 260 pour le Nouveau, le 153e étant le dernier du livre des Nombres.

Lorsque E.T., pointe le ciel de son doigt en disant "MAISON", je sais que ce mot en Français ne peut traduire complètement le mot Anglais original "Home" mais j'en mesure la dimension parodique. Un "Logis-ciel" ("logiciel" = 153) me permet de le faire savoir au monde franco-télé-phone.

 

Documents:

 

 

Petit vocabulaire de Star Wars

Marc Tennevin

 

"La Menace fantôme "est le premier film d’une nouvelle trilogie de George Lucas ; elle raconte le début de la précédente inaugurée en 1978 avec Star Wars, la Guerre des étoiles. Le succès mondial de la première trilogie a préparé l’extraordinaire attente de ce nouvel épisode. Le tiers ou le quart des habitants de la planète a vu ou verra ce film. Au travers d’un scénario, que beaucoup trouvent très banal, on trouve une puissante propagande pour des conceptions politiques, philosophique et même religieuses en cours actuellement aux Etats-Unis. Il faut savoir décrypter cette immense odyssée extraterrestre, pétrie de concepts bibliques, et pourtant si éloignée de la Vérité.

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Anakin Skywalker : héros du film, possède un nom étrangement biblique, proche de Anakim qui signifie géant. On peut traduire ainsi : le géant (ou le héros) marcheur du ciel. Ce garçon tient à la fois du messie et du Dalaï Lama : messie parce qu’il semble être né "comme ça", sans père et naturellement bon, Dalaï Lama du fait que ses pouvoirs particuliers ont dû être reconnus par les chevaliers et le conseil des Jedi. (Le Dalaï Lama, réincarnation de Bouddha pour les Tibétains, est identifié généralement peu après la mort du précédent Dalaï Lama par des prêtres informés des signes et des pouvoirs manifestés autour de tel ou tel enfant, en lequel il se serait réincarné). Anakin se révèle surdoué, un peu comme Jésus au temple à l’âge de 12 ans ; il n’est pas intéressé, il donne sans compter, il a le pouvoir particulier d’anticiper. Il est l'élu (l'oint), l'envoyé (messie), son destin semble être d’apporter à la Force "son équilibre", en rajustant son taux de "face obscure" à un seuil raisonnable. Quelle étrange mission que de devenir le sauveur de dieu !

Ben Hur : Film dont la célèbre course de chars a été plagiée (voir podracer). Tout y est, même les coups fourrés !

Coruscant : la planète cité, siège du sénat galactique, est une image à la fois de New York, capitale mondiale, et de l’ONU qui y siège. Les faiblesses bureaucratiques du sénat, son incapacité à résoudre les problèmes, illustrent l’opinion que les USA ont de l’ONU : un organisme incapable qu’ils court-circuitent quand ils le peuvent, comme il l’ont fait au Kosovo.

 

Dark Vador : nom d’Anakin après qu’il est passé du côté obscur de la Force. Il deviendra une sorte d’ange déchu ; comme si Jésus avait cédé à la tentation en se prosternant devant Satan en échange de toute la puissance et la gloire des nations de la terre. Il devient alors le sinistre Dark Vador, au casque nazi; son nom signifie "Celui qui va dans les ténèbres". Dark Vador sera restauré du bon côté de la Force juste avant de mourir par une sorte de repentance ultime.

Extraterrestres : Mot qui n’est pas utilisé dans Star Wars, car suspect de racisme et de l’idée que la Terre pourrait être le centre du monde. L’homme n’est que l’une des créatures intelligentes qui peuplent l’univers, il n’a aucun statut à part puisqu’il peut même être esclave. Le salut social de la communauté intergalactique consiste à accepter "les différences" et à "s’entraider, être solidaire". Même les méchants respectent les différences physiques et culturelles. On retrouve là le credo "politiquement correct "de nos sociétés occidentales.

Les extra-terrestres renforcent la croyance en l’évolution; celle-ci serait le principe universel responsable de la vie et de sa diversité dans l’univers entier. L’évolution à l’œuvre se voit au travers des "cornes vestigielles" des Sith et des membres de Sebulba, le conducteur de podracer dont les fonctions se sont inversées, ses jambes devenant bras et ses bras jambes.

Fédération du commerce : organisme méchant dont le crime impardonnable est de prélever des taxes sur le commerce, ce qui est une atteinte au libéralisme économique, religion des Etats-Unis. On peut y voir une image des européens et japonais qui cherchent à limiter l’envahissement commercial des Etats-Unis.

La Force : sorte de divinité orientale et New Age. Il semblerait que la Force soit davantage un principe qu’une personne, une puissance immatérielle agissant dans l’univers et au travers des multiples créatures qui le peuplent. La Force possède une face lumineuse et une face obscure indissociables, ce qui ramène au concept extrême oriental du Yin et du Yang, à savoir la présence de bien dans le mal et de mal dans le bien. La formule catholique "que Dieu soit avec vous" (dominus vobiscum) est appliquée à la Force au travers de la formule "Que la force soit avec toi".

Gungans : ces créatures amphibies, polythéistes, proches de la nature et à la technologie artisanale, sont une sorte d’illustration du Tiers-Monde. Un peu bornés, ils ne comprennent pas que les pays riches et industrialisés (Naboo), ne sont pas leurs adversaires. Jar Jar Binks est au Jedi Qui-Gon Jinn ce que Vendredi est à Robinson Crusoé : un bon sauvage divertissant dont l’éducation est à faire. Boss Nass, leur chef, paraît d’abord comme une sorte de potentat oriental têtu et bourru, une sorte de Saddam Hussein ; il révèlera ensuite des dispositions plus bienveillantes.

Midicloriens : Anakin possède dans son sang, dans une concentration extrêmement élevée, ces sortes de capteurs médiateurs (midi) qui lui permettent une dialogue avec la Force : "ils parlent en nous, nous disent ce que dit la Force qui est puissante en lui". Ces capteurs médiateurs sont la substance de la conception orientale et New Age, qui veut que Dieu soit enfoui et accessible à l’intérieur de chaque homme. Pour l’entendre, il faut "cesser de penser, faire le silence en soi, se fier à son instinct".

Naboo : planète commerçante, artiste, pacifique, démocratique, éprise de liberté. C’est en quelque sorte la face lumineuse des États-Unis.

Podracer : Mot inventé signifiant à peu près "habitacle de course" ; Un podracer est capable de parcourir des trajets accidentés en volant à 800km/h (voir Ben Hur).

Les Sith : le nom de ces inquiétants personnages qui ne peuvent aller que par deux est proche de Seth, fils de Noé. Les Sith sont à la Force ce que la Bête et le faux prophète sont à Satan ; c’est eux qui sont chargés de réaliser la domination diabolique dans l’univers en s’insinuant parmi les hommes. Le maître Sith, Dark Sidious (ténèbres insidieuses) est une image de l’Antéchrist puisqu’il est infiltré au cœur du gouvernement galactique dont il est un des membres les plus intègres en apparence : l’onctueux sénateur puis chancelier Palpatine. Derrière le préfixe de son nom : Palpat, on devine Polpot, le sanguinaire dictateur cambodgien.

 

On peut se laisser impressionner par les effets spéciaux de ce film, par les créatures et techniques délirantes qu’ils ont produit, par le scénario épique qui tient en haleine… Mais il ne faut pas oublier que cet univers revu et corrigé par Georges Lucas n’est qu’une démonstration supplémentaire de la révolte de ce monde contre la création divine. En noyant l’homme dans une marée de créatures extraterrestres intelligentes, ce film fait perdre à l’homme son privilège ; il n’est plus cette unique créature, faite à l’image de Dieu, objet d’attention et de soins particuliers et exclusifs. Le mal devient relatif et perd son caractère absolument haïssable puisqu’il est indissociable de la Force. Le salut est déprécié car il n’est pas nécessaire ; de plus, la Force aurait besoin de l’homme pour la sauver de sa face obscure.

Marc Tennevin

 

 

 

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